L’enseignement de spécialité d’humanités, littérature et philosophie vise à procurer aux élèves de première et de terminale une solide formation générale dans le domaine des lettres, de la philosophie et des sciences humaines. Réunissant des disciplines à la fois différentes et fortement liées, il leur propose une approche nouvelle de grandes questions de culture et une initiation à une réflexion personnelle sur ces questions, nourrie par la rencontre et la fréquentation d’œuvres d’intérêt majeur. Il développe l’ensemble des compétences relatives à la lecture, à l’interprétation des œuvres et des textes, à l’expression et à l’analyse de problèmes et d’objets complexes.
Comme tous les enseignements, cette spécialité contribue au développement des compétences orales à travers notamment la pratique de l’argumentation. Celle-ci conduit à préciser sa pensée et à expliciter son raisonnement de manière à convaincre. Elle permet à chacun de faire évoluer sa pensée, jusqu’à la remettre en cause si nécessaire, pour accéder progressivement à la vérité par la preuve. Si ces considérations sont valables pour tous les élèves, elles prennent un relief particulier pour ceux qui choisiront de poursuivre cet enseignement de spécialité en terminale et qui ont à préparer l’épreuve orale terminale du baccalauréat. Il convient que les travaux proposés aux élèves y contribuent dès la classe de première.
Cette formation s’adresse à tous les élèves désireux d’acquérir une culture humaniste qui leur permettra de réfléchir sur les questions contemporaines dans une perspective élargie. Avec une pluralité d’aspects, et en prise directe sur un certain nombre d’enjeux de société, cette formation constituera un précieux apport pour des études axées sur les sciences, les arts et les lettres, la philosophie, le droit, l’économie et la gestion, les sciences politiques, la médecine et les professions de santé. Elle sera particulièrement recommandée aux élèves souhaitant s’engager dans les carrières de l’enseignement et de la recherche en lettres et sciences humaines, de la culture et de la communication. Les contenus d’enseignement se répartissent en quatre semestres, chacun centré sur une grande dimension de la culture humaniste, donc sur l’un des objets des études rassemblées sous le nom d’humanités. Ce sont :
1) la parole, ses pouvoirs, ses fonctions et ses usages ;
2) les diverses manières de se représenter le monde et de comprendre les sociétés humaines ;
3) la relation des êtres humains à eux-mêmes et la question du moi ;
4) l’interrogation de l’Humanité sur son histoire, sur ses expériences caractéristiques et sur son devenir.
L’approche de ces questions s’effectue, pour chaque semestre, en relation privilégiée avec une période distincte dans l’histoire de la culture :
1) de l’Antiquité à l’Âge classique ;
2) Renaissance, Âge classique, Lumières
3) du romantisme au XXe siècle ;
4) époque contemporaine (XXe-XXIe siècles).
Cet ancrage historique ne doit pas exclure d’autres approches. On travaillera à approfondir les problématiques développées au cours de la période de référence en les comparant à des problématiques plus anciennes ou plus récentes. Cette comparaison, pratiquée à travers l’étude d’œuvres et de textes significatifs (œuvres littéraires, artistiques, philosophiques –œuvres intégrales ou extraits), permettra aux élèves tout à la fois de développer leur conscience historique, d’affiner leur jugement critique et d’enrichir leur approche des grands problèmes d’aujourd’hui.
Pour chaque semestre, l’intitulé général se décline en trois entrées qui correspondent à une grande subdivision de la thématique considérée. Il en résulte le tableau suivant :
Première, semestre 1 |
L’art de la parole
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Première, semestre 2
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Découverte du monde et rencontres des cultures |
Terminale, semestre 1
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Éducation, transmission et émancipation
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Terminale, semestre 2 |
Création, continuités et ruptures
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Aucune de ces entrées n’est spécifiquement « littéraire » ou « philosophique ». Chacune d’entre elles se prête à une approche croisée, impliquant une concertation et une coopération effectives entre les professeurs en charge de cet enseignement qui doit être assuré à parts égales sur chaque année du cycle. Chaque thème est abordé à partir de textes littéraires et philosophiques français ou traduits en français, choisis comme particulièrement représentatifs de la problématique concernée. À cette fin, la présentation de chacun de ces thèmes s’accompagne d’une bibliographie indicative comprenant des œuvres intégrales et des parties d’œuvres. Cette bibliographie est fournie à titre d’illustration, et ne prédétermine en aucun cas le choix des textes proposés dans le cadre des épreuves du baccalauréat. Les professeurs en charge de cette formation construisent leur propre itinéraire en s’appuyant sur les textes de leur choix.
La première partie de l’enseignement a pour objet le rôle du langage et de la parole dans les sociétés humaines. Elle porte sur :
- les arts et les techniques qui visent à la maîtrise de la parole publique dans des contextes variés, notamment judiciaires et politiques, artistiques et intellectuels ;
- les formes de pouvoir et d’autorité associées à la parole sous ses formes diverses ; la variété de ses effets : persuader, plaire et émouvoir.
Cette étude s’appuie sur une période de référence qui permet de mettre au jour les liens entre l’Antiquité et l’Âge classique. De l’aède grec récitant Homère de cité en cité à l’éloquence de la chaire, de la scène ou même de la conversation classiques, en passant par les disputes des universités médiévales ou les orateurs qui s’adressèrent à l’Assemblée athénienne ou au Sénat romain, ces périodes offrent le contexte et les œuvres dans lesquels l’art de la parole a trouvé un développement particulier..
Nourri par la découverte d’œuvres et de discours principalement issus de la période de référence, cet enseignement a en particulier pour objectif d’apprendre à :
- repérer, apprécier et analyser les procédés et les effets de l’art de la parole ;
- mettre en œuvre soi-même ces procédés et ces effets dans le cadre d’expressions écrites et orales bien construites ;
- mesurer les questions et les conflits de valeurs que l’art de la parole a suscités.
L’enseignement se distribue en trois volets ou selon trois axes, portant respectivement sur l’art de la parole, l’autorité de la parole et les séductions de la parole.
• L’art de la parole
La constitution de la rhétorique, art réglé de la parole et de l’éloquence, forme le premier axe d’étude. Celui-ci permet d’aborder les différents aspects et les divisions classiques de la rhétorique, les genres de discours et les parties du discours, ainsi que les qualités et la culture de l’orateur. L’héritage de la rhétorique antique dans l’esthétique de l’Âge classique, qui a pu être appelé L’Âge de l’éloquence, constitue un axe d’étude aisément identifiable. L’étude prend en compte la diversité des situations de prise de parole (débats publics en assemblée, procès, cérémonies…) et celle des formes littéraires qui s’y rattachent (poèmes sacrés et profanes, discours écrits, dialogues…), ainsi que la spécificité des contextes historiques, sociaux et institutionnels dans lesquels ces savoirs et techniques se sont développés et transmis.
Les différences et les relations entre parole et écriture sont également prises en considération.
• L’autorité de la parole
Les formes d’autorité associées à l’exercice de la parole constituent le deuxième axe de ce thème.
En Grèce ancienne, le poète invoquant la Muse apparaît comme premier maître de vérité et garant de la mémoire. Sont également étudiées les autres formes de la parole autorisée qui se sont développées dans la période de référence : parole politique, religieuse, savante, didactique… L’attention est portée sur la façon dont chacune établit et manifeste la forme d’autorité qu’elle revendique, sur les principes et les valeurs qu’elle invoque pour ce faire, et sur les stratégies qu’elle privilégie.
Au-delà du cadre antique, médiéval et classique, cette étude peut se prolonger dans une réflexion sur les règles auxquelles est soumise la parole publique sous ses diverses formes, sur les codes sociaux qui régissent les différentes sortes de communication, et sur les rapports entre la parole et l’action.
• Les séductions de la parole
Les effets de la parole, son pouvoir de plaire, de séduire et d’émouvoir constituent le troisième axe de ce chapitre.
Ces effets sont étudiés en premier lieu à partir des corpus poétiques, rhétoriques et philosophiques des périodes de référence. Cette étude a notamment pour objets :
- la parole poétique ; la mise en scène de la parole et sa relation avec les autres arts ; les procédés de fiction (fable, parabole, allégorie…) ;
- les valeurs du véridique, du sincère et de l’authentique dans la communication verbale ; la parole séductrice et les procédés d’emprise ; l’amour et ses déclarations. Les séductions de la parole ont été dès l’Antiquité un objet de polémique. Le poète et le dramaturge ont mis en scène, parfois sur le mode de la satire, l’orateur et le philosophe ; le philosophe a fait à l’orateur et au poète un procès en sophistique et en mensonge. L’étude de ces arguments et de ces représentations fournit aux élèves de première l’occasion d’aborder la philosophie dans ses relations d’emblée complexes avec les arts du langage.
Si l’étude des pouvoirs de la parole doit s’appuyer principalement sur des textes antiques, classiques et médiévaux, elle peut s’enrichir de références comparatives à d’autres sociétés et cultures que celles qui ont constitué et recueilli l’héritage gréco-latin. Moyennant l’usage de certains textes et documents d’époques ultérieures, elle engage à une mise en perspective de l’héritage antique et médiéval et à une réflexion sur sa transmission jusqu’à notre époque.
La seconde partie du programme de première est articulée à la période qui s’étend de la Renaissance aux Lumières (XVe siècle - XVIIIe siècle). Cette période commence avec le développement des idées humanistes et la découverte de « nouveaux mondes » ; elle est aussi marquée par une série de révolutions dans les sciences et les techniques. Ces bouleversements sont inséparables de mutations dans l’économie, dans les sociétés politiques, dans les formes artistiques et littéraires, dans les esprits et dans les mœurs. C’est à la variation et à la transformation des représentations du monde (de la terre habitée comme du cosmos) que cette partie est consacrée. Elle est abordée par trois entrées, qui peuvent se recouper en pratique : Découverte du monde et pluralité des cultures ; Décrire, figurer, imaginer ; L’homme et l’animal. Sans être propres à la période de référence, ces thématiques y trouvent une expression particulièrement riche.
• Découverte du monde et pluralité des cultures
Avec la redécouverte de la culture antique et la crise religieuse, deux sortes de bouleversements ont marqué la culture européenne dans la période de référence : la découverte de nouvelles terres ; le changement des dimensions du monde, lié à la révolution astronomique et à l’invention des instruments d’optique. De même que la cruauté des guerres de religion, la violence des conquêtes lointaines a provoqué une crise de conscience et suscité un nouveau regard critique sur les sociétés européennes. Simultanément, le passage de l’image médiévale d’un monde clos et ordonné à celle d’un espace ouvert, voire infini, a impliqué une remise en question de la place de l’homme dans l’univers, et l’émergence de nouveaux systèmes métaphysiques.
Les échos de ces mutations ont été démultipliés par la nouvelle production et diffusion d’ouvrages imprimés, et portés par toute une variété de textes et d’œuvres : mémoires sur les conquêtes et les colonisations, récits de voyages, fictions d’îles désertes ou de voyages intersidéraux, introduction de l’exotisme dans l’art, mises en scène de la rencontre avec des représentants de cultures lointaines, traités sur les mœurs des peuples et sur l’histoire du genre humain, essais de critique sociale et politique.
C’est dans ce répertoire que les professeurs choisissent les textes à étudier, en ménageant à la fois la relation et la distance entre les interrogations de cette période et celles d’aujourd’hui.
• Décrire, figurer, imaginer
Sous un second aspect, on s’intéresse aux formes que la représentation du monde et des choses du monde a prises au cours de la période considérée, dans les sciences et la philosophie comme dans les lettres et les arts. À ce titre, on peut être conduit à évoquer par exemple :
- le développement du livre imprimé, avec ses modes d’illustration, d’organisation et de diffusion ;
- le goût pour les inventaires du monde, à travers les livres d’histoire naturelle, les atlas terrestres ou célestes et la cartographie, l’idéal encyclopédique, les descriptions exotiques et l’intérêt pour l’extraordinaire ;
- l’invention de la perspective artificielle en peinture et les enjeux de la représentation dans les arts visuels ;
- les problématiques de l’imitation en poésie et en littérature, et l’évolution des formes littéraires ;
- le rôle de l’imagination et l’usage de la fiction dans le développement des savoirs sur la nature et sur l’homme.
• L’homme et l’animal
La relation à l’animal constitue un révélateur de la place que l’homme s’attribue dans la nature et dans le monde, avec de fortes implications philosophiques, éthiques et pratiques. La période de référence se caractérise par une remise en question de la frontière entre l’homme et l’animal, telle qu’elle était généralement admise au Moyen Âge. De Montaigne à Buffon, cette séparation apparaît plus fragile ou discutable. Le statut de l’animal devient un enjeu majeur, comme en témoigne l’importance de la querelle sur « l’animal-machine ». Les questions de l’intelligence animale et de la communication entre animaux sont abondamment débattues. Les ressemblances, les analogies et les dissemblances entre hommes et bêtes sont méticuleusement explorées, par le fabuliste comme par le naturaliste.
L’étude des textes de la période de référence permet d’explorer la complexité de ces relations et de réfléchir sur ce que la connaissance des autres espèces apporte à la connaissance de l’homme. Elle permet également d’aborder certaines questions vives d’aujourd’hui : l’exploitation animale, les droits des animaux, les « cultures animales »…
Comme indiqué dans le préambule, les listes ci-dessous constituent des suggestions et n’ont aucun caractère prescriptif. Elles donnent un exemple de l’éventail des textes susceptibles d’être étudiés au titre des différents thèmes inscrits au programme de la classe de première. Ces listes comprennent de grands classiques couramment sollicités en classe, mais aussi des titres plus rares, qui figurent ou devraient figurer dans des anthologies accessibles.
Gorgias, Protagoras, Antiphon [extraits]. Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane [extraits de tragédies et de comédies]. Thucydide, Guerre du Péloponnèse [livre 5, dialogue des Athéniens et des Méliens] (Ve s. av. J.-C.). Isocrate, Sur l’Echange [éloge du logos], Platon, Phèdre [les procédés de la rhétorique]. Aristote, Rhétorique [premier et troisième livres]. Orateurs attiques [Lysias, Démosthène] (IVe s. av. J.-C.).
Cicéron, De l’invention, Brutus, L’orateur [extraits] (Ier s. av. J.-C.). Quintilien, Institution oratoire [extraits] (Ier s.).
Jean de Salisbury, Metalogicon [I.17, Éloge de l'éloquence] (1148). Guillaume de Machaut, Prologue, Le Veoir Dit (vers 1364). François Villon, Le Testament, et Ballades (milieu XVe s.). Sermons joyeux et parodiques [par ex. saint Hareng ou sainte Andouille] (XVe s.)
Homère, Iliade, chant II [discours d’Agamemnon] ; chant VIII [l’ambassade]. Hésiode, Théogonie [invocation des Muses] (VIIIe-VIIe s. av. J.-C.). Solon, Élégies, IV [« Notre cité »]. Xénophane, fr. 2 [le savoir dans la cité] (VIe s.). Parménide, Poème [rencontre de la déesse]. Pindare [extraits]. Hérodote, Enquête, I.1. Thucydide, Guerre du Péloponnèse [livre 2, oraison funèbre de Périclès] (Ve s.) ; Platon, Apologie de Socrate, Ménexène, Théétète [digression sur l’orateur et le philosophe] (IVe s.).
Cicéron, Catilinaires, Philippiques (Ier s. av. J.-C.). Tite-Live, Histoire romaine [21 et 34, discours insérés dans la trame du récit historique] (Ier s. av. J.-C. – Ier s.). Tacite, Dialogue des orateurs, Annales [I.31-52, révolte des légions de Germanie et allocution de Germanicus] (Ier-IIe s.). Saint Augustin, Les Confessions [extraits] (IVe-Ve s.).
La Chanson de Roland [extraits, discours épiques] (XIIe s.). Rutebeuf, Le miracle de Théophile (XIIIe s.). Jean de Meung, Roman de la Rose [2e partie] (XIIIe s.). Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils [extraits]. Vincent de Beauvais, Miroir de la doctrine [Prologue, livre 1] (XIIIe s.).
Homère, Iliade [chant VI, les adieux d’Hector], Odyssée [chant VIII, Démodocos ; chant XII, les sirènes] (VIIIe-VIIe s. av. J.-C.). Tyrtée, fr. 12 [la cité pleure ses guerriers] (VIIe s.). Gorgias, Éloge d’Hélène. Aristophane, Les Nuées (Ve s.). Platon, Ion, Gorgias, Phèdre, République [extraits]. Aristote, Rhétorique [deuxième livre sur la persuasion], Poétique (IVe s.).
Sénèque, Consolations, tragédies (Ier s.). Boèce, La Consolation de la philosophie (VIe s.).
Abélard, Histoire de mes malheurs (XIIe s.). André le Chapelain, Traité de l'amour (XIIe s.).
Le jeu d’Adam (XIIe s.). Tristan et Iseult (XIIe s.). Boncompagno da Signa, La Roue de Vénus (XIIe-XIIIe s.). Dante, La Vie nouvelle [extraits] (1292-1295). Le Roman de Renart [branches I, IV, X] (XIIe-XIIIe s.). Le Roman de la Rose [le discours de Raison, Raison contre Amour] (XIIIe s.). Le Roman de Flamenca (XIIIe s.). La Farce de Maître Pathelin (XVe s.).
Prolongements :
Érasme, La civilité puérile (1530). Baldassar Castiglione, Le livre du courtisan (1528). Shakespeare, Jules César [discours d’Antoine] (1623). Descartes, Discours de la méthode (1637). Baltasar Gracián, L’Homme de cour (1647). Corneille, Racine, Molière [extraits de tragédies et comédies]. Pascal, Les Provinciales (1656-1657). La Fontaine, Fables (16681694). Bossuet, Sermons (à partir de 1669). Boileau, Art poétique (1674). Madame de Sévigné et épistoliers des XVIIe et XVIIIe siècles [extraits]. Dumarsais, Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue (1730). Rousseau, Essai sur l’origine des langues (1781). Laclos, Les Liaisons dangereuses (1782). Hugo, Les Contemplations [Réponse à un acte d’accusation)] (1856). Exemples d’éloquence parlementaire et politique des époques modernes et contemporaines.
Bartolomé de las Casas, Brève relation de la destruction des Indes (1552). Jean de Léry, Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil (1578). Giordano Bruno, De l’infini, de l’univers et des mondes (1584). Montaigne, Essais, I.31 [Des Cannibales] (1588). Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde (1632). Descartes, Le Monde (1633), Discours de la méthode (1637). Denis Veiras, Histoire des Sévarambes (1677). La Hontan, Dialogues de Monsieur le baron de La Hontan et d’un sauvage, dans l’Amérique (1704). Defoe, Robinson Crusoé (1719). Montesquieu, Les Lettres persanes (1721). Voltaire, Micromégas (1752), Essai sur les mœurs (1756), Candide (1759), L’Ingénu (1767), Dictionnaire philosophique [en particulier : Anthropophages, De la Chine] (1769), Lettres chinoises, indiennes et tartares (1776). Kant, Histoire générale de la nature et théorie du ciel (1755). Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1772).
Alberti, De la Peinture (1441). Dürer, Traité des proportions (1528). Thomas More, Utopia (1516). Rabelais, Le Quart-Livre (1552). André Thévet, Les singularitez de la France antarctique (1557). Benvenuto Cellini, Vie de Benvenuto Cellini par lui-même (1567). Vasari, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes [Discours préliminaire, De l’origine des arts du dessin] (1568). Montaigne, Essais, III.6 [Des coches] (1588). Campanella, La Cité du soleil (1604). Francis Bacon, La Nouvelle Atlantide (1627). Cyrano de Bergerac, États et empires de la Lune, États et empires du soleil (1662). Charles Le Brun, Expressions des passions de l’âme (publ. 1727). La Bruyère, Les Caractères (1688-1696). Marivaux, L’île des esclaves (1725). L.-S. Mercier, L'An 2440, Rêve s'il en fut jamais (1771). Diderot, Les Salons (1759-1781), De la poésie dramatique (1758), Paradoxe sur le comédien (1773-1777).
Montaigne, Essais, II.12 [Apologie de Raymond Sebond] (1580-1588). A. Paré, Des monstres et prodiges (1573). Descartes, Discours de la méthode [5e partie] (1637). La Fontaine, Fables (1668-1694). La Rochefoucauld, Réflexions diverses [Du rapport des hommes avec les animaux] (publ. 1731). Malebranche, la Recherche de la vérité (1674-1678). Perrault, Contes (1697). Madame d’Aulnoye, Contes [La Belle et la Bête] (après 1696). Mandeville, La fable des abeilles (1714). Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver (1735). Buffon, Histoire naturelle (1749-1804). La Mettrie, L’homme-machine (1748). Voltaire, Zadig (1748). Condillac, Traité des animaux (1755). Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité (1755). Voltaire, Dictionnaire philosophique [Bêtes] (1764). Diderot, Le Rêve de D’Alembert (1769). Restif de la Bretonne, La Découverte australe (1781).
Prolongements :
Homère, Odyssée [chants 9 à 12] (8e s. av. J.-C.). Hérodote, Histoires [livre 2 et 4] (5e s.). Platon, Timée, Critias (4e s.). Aristote, Histoire des animaux, Du Ciel (4e s.). Cicéron, La République (1er s.). Tacite, La Germanie (1er s.). Pline l’Ancien, Histoire Naturelle [extraits livre 2, 8-11] (1er s.). Plutarque, Sur intelligence des animaux ; Sur la consommation de chair ; Que les bêtes ont l’usage de la raison (1er-2e s.). Lucien, Histoires vraies (2e s.). Les Questions de Milinda (Milindapanha). Vincent de Beauvais, Miroir naturel [extraits] (vers 1250). Saga d’Erik le Rouge (13e s.). Marco Polo, Le Devisement du monde (1298). Laplace, Exposition du système du monde [livre V : Précis de l’histoire de l’astronomie] (1796). Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique (1798). Darwin, L’origine des espèces (1859). Jules Verne, Voyages extraordinaires (1863-1919). Colette, Sept dialogues de bêtes (1905). Bergson, L’Évolution créatrice (1907). M. Mauss, Essai sur le don (19231924). Victor Segalen, Les Immémoriaux (1907), Essai sur l’exotisme (1955). Kafka, La Métamorphose (1915). Henri Michaux, Un barbare en Asie (1933). G. Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique (1938). George Orwell, La Ferme des animaux (1945). Vercors, Les Animaux dénaturés (1952). C. Lévi-Strauss, Tristes Tropiques (1955). T. s. Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques (1962). Nicolas Bouvier, L’Usage du monde (1963).
Le premier semestre de la classe terminale est consacré à la problématique de la recherche et de la formation de soi – problématique à tous égards centrale dans la culture, dans la littérature et la philosophie modernes.
La période de référence – du romantisme au XXe siècle – a été dans toute l’Europe celle de grandes mutations sociales et politiques, mais aussi intellectuelles et esthétiques, qui ont entraîné de profondes transformations dans la manière de concevoir les rapports entre l’individu et la société, les modèles d’éducation et les formes de la liberté.
L’étude de « la recherche de soi » se décline en trois chapitres, le premier consacré à l’éducation et aux idéaux d’émancipation, le deuxième aux nouvelles manières de sentir et à leur exploration, le troisième aux aspirations et aux inquiétudes de l’âme moderne et au problème de la connaissance de soi.
Des références peuvent être choisies avec profit parmi les œuvres des périodes antérieures, notamment l’Antiquité et l’Âge classique.
L’époque des Lumières a marqué une double rupture avec les modèles d’éducation hérités de l’humanisme de la Renaissance. Pour un grand nombre d’auteurs, l’apprentissage des choses doit désormais primer la culture des mots, et l’éducation se centrer sur l’utile (pratique et social). Une nouvelle attention est portée aux manières de penser des enfants et au langage à tenir avec eux. Sur ces questions, les idées pédagogiques de Rousseau (Émile ou de l’éducation, 1762) ont essaimé jusqu’au milieu du XXe siècle avec les mouvements dits d’éducation nouvelle.
Dans le même temps, l’idée s’impose qu’une nation moderne doit se préoccuper de la formation des individus et par conséquent se doter d’un véritable système d’éducation publique. Dans la lignée de Condorcet, l’instruction des enfants des deux sexes devient la clé de la démocratie et des libertés. Les penseurs révolutionnaires mettent quant à eux l’accent sur les conditions sociales et politiques de l’émancipation des individus. En Europe comme en Amérique, le tournant du XXe siècle est le moment d’un vaste débat sur les finalités de l’éducation scolaire, ses méthodes et son extension.
Le rôle nouveau de l’institution scolaire se marque par la place que prennent dans les récits du XIXe siècle les souvenirs d’écoliers, qu’ils soient romancés ou autobiographiques. Il s’agit toujours de comprendre ce qu’un individu est devenu à partir de ce qu’il a reçu, mais aussi de ce avec quoi il a rompu.
Les textes de cette période fournissent matière à réflexion, par exemple, sur les différents âges de la vie et ce que veut dire être adulte ; les formes de l’enseignement et celles de l’apprentissage ; les parts respectives de la famille, de l’école et de la société dans l’éducation ; l’aspiration à la liberté dans ses rapports avec les institutions et les traditions. À l’horizon de ces interrogations se trouvent la définition d’une éducation moderne et la question de la justice sociale et de l’équité au sein d’un système éducatif.
La revendication des droits de la sensibilité s’est progressivement affirmée au XVIIIe siècle. Diderot, Rousseau, Goethe introduisent dans leurs œuvres un nouveau langage, au plus près de la variation et de la complexité des sentiments. À ce titre, ils ont ouvert la voie aux romantismes européens, attentifs à tous les mouvements de l’âme, à sa communication avec la nature et aux forces qui trament la destinée des individus.
La restitution, sur divers modes (direct ou indirect, analytique ou symbolique…), des perceptions dans ce qu’elles ont de subjectif, des passions dans leur développement, des pensées telles qu’elles surviennent, constitue l’un des grands objets de la littérature et des arts dans la période de référence. Ce souci a croisé les courants « réaliste » ou « naturaliste » et le nouveau regard porté sur des sociétés transformées par la révolution industrielle.
Dans le même temps, la philosophie et la psychologie ont exploré les données premières de la conscience, l’expérience subjective du corps, les relations de la sensibilité et de l’intelligence, les pathologies de l’esprit et des sens, et jusqu’à la possibilité de décrire le flux du vécu. L’attention s’est portée sur la formation des sentiments moraux ainsi que sur les formes et objets de l’émotion esthétique en lien avec les différents arts. De là notamment une nouvelle sacralisation de l’art et de la personnalité créatrice, et la recherche de nouvelles relations entre art et spiritualité.
Comment décrire le monde ou la vie selon l’expérience qu’un individu en fait ? Comment exprimer la manière intime dont un événement affecte un sujet ? Comment caractériser la vie intérieure d’un personnage de fiction et dépeindre sa sensibilité ? Ces questions sont aussi celles des rapports entre l’expérience privée et le langage commun : lorsque nous communiquons les uns avec les autres, comment faisons-nous pour donner le même sens aux mots que nous employons ?
Que désigne-t-on précisément par ce mot, « moi » ? Ce qu’on appelle communément le moi a-t-il une réalité nette et stable ? Comment caractériser son unité et son identité ? Qui le connaît le mieux, et comment le décrire ? Quelle part accorder, dans sa définition, à la société et au regard des autres ? Toutes mes actions et toutes mes pensées émanent-elles de « moi » au même degré ? Ces questions sont anciennes ; certaines d’entre elles remontent à l’Antiquité (cf. les Confessions de saint Augustin : « Je suis devenu pour moimême une énigme »). Pour le sujet moderne, contraint de chercher sa place dans une société élargie, transformée et traversée de multiples tensions, de telles questions n’ont pu que gagner en acuité.
Prétention à un contrôle absolu ou abandon à l’impulsion immédiate, ivresse créatrice ou expériences de la dépersonnalisation, enthousiasme révolutionnaire ou souci exclusif de l’intérêt privé, recherche des émotions les plus raffinées ou paroxysme du conflit intérieur, passion du lointain ou mystique de l’enracinement, ferveur religieuse ou exaltation de l’extrême liberté : toutes ces figures de la subjectivité et d’autres encore coexistent dans la culture du « long XIXe siècle » (1789-1914).
Avant même les immenses traumatismes des deux guerres mondiales, nombreux sont les écrivains, artistes et penseurs à mettre en scène, figurer et souligner dans des formes nouvelles les déchirements internes à l’individualité moderne. C’est ainsi notamment que la diffusion des théories et des pratiques psychanalytiques a profondément marqué la culture du XXe siècle. À quelle connaissance de nous-mêmes sommes-nous capables d’accéder ? Cette interrogation est encore la nôtre.
Le second semestre de la classe terminale achève les explorations proposées au cours des deux années du programme d’Humanités, littérature et philosophie. Il aborde, à partir de textes littéraires et philosophiques, les interrogations et les expériences caractéristiques du monde contemporain.
Un premier chapitre, « Création, continuités et ruptures », porte sur la conception même de l’activité créatrice et sur les relations entre art et société à travers les bouleversements intervenus depuis le début du XXe siècle.
Le deuxième chapitre, « Histoire et violence », part des grands conflits et traumatismes du XXe siècle, qui ont changé notre vision de l’Humanité et notre compréhension de l’histoire. Il propose d’étudier les diverses formes de la violence et leur représentation dans la littérature, ainsi que les questions philosophiques qui leur sont liées.
Le dernier chapitre, « L’humain et ses limites », s’articule plus directement aux avancées scientifiques et technologiques récentes qui modifient le rapport des hommes à l’environnement, à la société et à eux-mêmes.
Le XXe siècle a été, dans tous les domaines de la culture, une ère de ruptures et de transgressions. Dès avant la Première Guerre mondiale, le rejet de l’ordre « bourgeois » et la recherche de formes nouvelles s’affirment dans tous les domaines de l’art et de la littérature. L’expressionnisme, le futurisme, le mouvement Dada et, après la guerre, le surréalisme multiplient les manifestes à la fois esthétiques et politiques, et se placent à l’« avant-garde » des évolutions artistiques.
En philosophie, la phénoménologie, l’empirisme logique, les courants marxistes représentent, chacun à leur manière, une même volonté de rupture avec des formes de pensée instituées. De la théorie des ensembles à celle de la relativité, de la physique quantique à l’anthropologie, tous les domaines du savoir connaissent de profonds bouleversements, d’où résulte en philosophie l’idée d’une crise de la rationalité.
Dans la première moitié du XXe siècle, les avancées techniques de toute nature, les nouveaux moyens de transport et de communication, le développement de la radio et du cinéma redessinent la physionomie du monde et transforment l’environnement culturel. L’idée que l’innovation ira toujours s’accélérant nourrit tout un imaginaire d’anticipation, entre nouveaux enthousiasmes et nouvelles peurs.
Le modernisme a paru un moment triompher dans tous les domaines, avant que les critiques à son endroit ne se multiplient. Dans l’ensemble des arts, son héritage est considérable : éclatement des formes narratives, métissage des traditions, expérimentations généralisées en poésie, en musique, dans les arts de la scène et dans les arts plastiques, utopies architecturales, travail sur les limites de la représentation…
Certaines propositions parmi les plus marquantes ont proclamé la « fin » de l’art et de la littérature. D’autres ont assumé leur lien avec les œuvres du passé qu’elles réinterprètent. C’est aussi le cas en philosophie. Y a-t-il des ruptures radicales en art, en littérature ou dans la pensée ? L’ancien – qui remplit les musées, les bibliothèques, les cinémathèques, et dont on célèbre la valeur patrimoniale – ne subsiste-t-il pas, en accord ou en tension, à côté du nouveau ou à travers lui ? L’histoire de la culture de l’époque contemporaine invite à réfléchir sur cette complexité et à se demander si d’autres époques ont connu des querelles et débats comparables.
L’histoire contemporaine a connu des destructions et des massacres sans précédent par leur nature et par leurs dimensions, en particulier mais non exclusivement lors des deux guerres mondiales. Par ailleurs, elle a vu de nombreux peuples soumis jusque-là à diverses formes de domination revendiquer leur dignité et leur indépendance. Jamais sans doute écrivains et philosophes n’auront été autant confrontés à l’histoire et à sa violence, avec la nécessité, selon les uns, d’inventer des formes de langage à la mesure d’épreuves et de situations souvent extrêmes ; et, selon les autres, de soumettre à un nouvel examen critique l’ancienne confiance « humaniste » en un progrès continu de la civilisation.
La violence dont toutes les sociétés humaines ont fait l’expérience est-elle irréductible ? Ou bien l’histoire universelle donne-t-elle les signes d’une marche vers des relations pacifiées dans le cadre d’États de droit et d’institutions internationales ? Si la violence précède le droit, quel droit pourra la limiter dans la plus grande mesure et de la manière la plus durable ? Avec les tragédies et les horreurs du XXe siècle, ces questions d’anthropologie, de philosophie de l’histoire et de philosophie politique n’ont fait que gagner en intensité. En outre, qu’appelle-t-on « violence » ? Toutes les violences sont-elles comparables ? Il convient de distinguer entre les types de guerre (par exemple, une guerre de conquête n’est pas une guerre de libération) et entre les régimes politiques (un régime oppressif n’est pas nécessairement une entreprise totalitaire) comme entre les formes de violence sociale (au sein d’une même société, certaines violences quotidiennes et parfois diffuses, peuvent prendre d’autres formes que celle de l’agression physique).
Pour dire ou tenter de dire les différentes formes de violence, mais aussi pour les soumettre au jugement, la littérature a ses pouvoirs propres, que ce soit sous la forme du témoignage, avec l’effort d’objectivation qu’il implique, ou dans des œuvres d’engagement et de dénonciation qui prétendent agir sur le cours de l’histoire. Mais la littérature dispose d’un autre pouvoir encore, celui d’exprimer dans l’écriture la réalité de la violence jusque dans sa dimension d’inhumanité.
« Jusqu’où peut-on aller ? » : telle a été la question de l’âge moderne, et particulièrement du XXe siècle, s’agissant de l’extension des capacités humaines liée à la technique. Invention et perfectionnement de machines et de systèmes de toutes sortes, nouveaux instruments pour la médecine, architectures partant à l’assaut du ciel, conquête de l’atome et de l’espace, tout a paru promettre à la technique un pouvoir sans limite dont le développement du numérique, de la génétique et de l’intelligence artificielle sont aujourd’hui l’expression la plus spectaculaire.
Ces progrès ont toutefois leur envers : les nouveaux pouvoirs offerts par la technique engendrent de nouvelles contraintes et de nouvelles dépendances ; les systèmes de captation des richesses n’ont cessé de se perfectionner ; les moyens de destruction ont changé d’échelle, et notre actualité est hantée par des déséquilibres majeurs, aussi bien au sein des sociétés et entre les peuples que sur le plan écologique. La question écologique n’est plus seulement celle de la préservation des espèces, mais elle laisse entrevoir le spectre d’un monde inhabitable. Une part de l’imaginaire contemporain (dystopies, mondes post-humains, univers parallèles) consone avec ces inquiétudes.
Bien avant de décrire et d’analyser le nouvel univers technique et d’en imaginer les développements, littérature et philosophie ont évoqué les limites de l’action humaine sur la nature. Aujourd’hui, les nouvelles possibilités d’interventions sur l’homme lui-même (biotechnologies, technologies numériques…) soulèvent le problème de la définition de l’humain et de la vie humaine désirable. Dans ce contexte, une partie de la philosophie contemporaine renouvelle la question de la finitude de l’homme, soit pour avertir des dangers moraux et politiques de son oubli, soit pour en dégager une dimension paradoxale : cet être « fini » fait l’expérience de l’illimité.
Quelle sorte de bonheur et quelle durée de vie pour un homme entièrement « réparé », voire « augmenté » ? Comment penser l’équilibre entre exploitation et conservation de la nature ? Le nouvel univers numérique et ses réseaux créent-ils une nouvelle sociabilité ? À travers de telles questions qui touchent aux limites de l’humain, il s’agit de réfléchir, avec la littérature et la philosophie, à ce que peut signifier aujourd’hui l’idée d’humanité.
Comme indiqué dans le préambule, les listes ci-dessous fournissent des suggestions et n’ont aucun caractère prescriptif. Elles donnent un exemple de l’éventail des textes susceptibles d’être étudiés au titre des différents thèmes inscrits au programme de la classe terminale et de leurs périodes de référence. Ces listes comprennent des ouvrages couramment sollicités en classe, mais aussi des titres plus rares, qui figurent ou devraient figurer dans des anthologies accessibles.
NB : dans le cas d’une publication posthume tardive, les ouvrages figurent dans la liste à la date de leur rédaction, mentionnée entre crochets.
Rousseau, Émile ou De l’éducation (1762). Kant, Qu’est-ce que les Lumières ? (1784). Condorcet, Mémoires sur l’instruction publique (1791) ; Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (1795). Kant, Réflexions sur l’éducation (1803). Hegel, Textes pédagogiques ([1809-1823]). Stendhal, Le Rouge et le Noir (1830). Balzac, Louis Lambert (1832). Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840). Sand, Consuelo (1842). Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (1849), livres I à V. Tolstoï, Enfance, Adolescence, Jeunesse (1852-1857). Proudhon, De la justice dans la Révolution et dans l’Église (1858), 5e étude (De l’éducation). Nietzsche, Sur l’avenir de nos établissements d’enseignement (1872). Vallès, L’Enfant (1878). Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse (1883), chap. 3. J. Ferry, Lettre aux instituteurs (1883). Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra [extraits] (1883-1885). Vallès, L’Insurgé (1886). Bourget, Le Disciple (1889). Bergson, Le Bon Sens et les études classiques (1895). Gide, Les Nourritures terrestres (1897). Dewey, Mon Credo pédagogique (1897). Colette, Claudine à l’école (1900). Dewey, L’Éducation au point de vue social (1913). Péguy, L’Argent (1913). Durkheim, L’Éducation morale ([1903] 1925). Alain, Propos sur l’éducation (1932). Guilloux, Le Sang noir (1935). Durkheim, L’Évolution pédagogique en France (publ. 1938). Beauvoir, Le Deuxième sexe (1949). Arendt, La Crise de la culture (1961). Freinet, Œuvres pédagogiques [extraits] (1994).
Rousseau, La Nouvelle Héloïse (1761). Kant, Observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764). Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire (1782). Goethe, Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister (1795). Schiller, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (1795). Chateaubriand, René (1802). Madame de Staël, Corinne ou l’Italie (1807). Hegel, Cours d’esthétique [extraits] ([1818-1829]). Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation [extraits] (1819-1859). Austen, Raison et sentiments (1811). Constant, Adolphe (1816). Lamartine, Méditations poétiques (1820). Hugo, Les Chants du crépuscule (1835). Emerson, La Nature (1836). Musset, Confession d’un enfant du siècle (1836). Balzac, Le Lys dans la vallée (1836). Stendhal, La Chartreuse de Parme (1839). Ravaisson, De l’habitude (1838). Emerson, La Confiance en soi (1841). Ruskin, Les Pierres de Venise (1853). Kierkegaard, Le Journal du séducteur (1843). Nerval, Sylvie (1853) ; Les Chimères (1854). Thoreau, Walden ou la vie dans les bois (1854). Hugo, Les Contemplations (1856). Fromentin, Dominique (1863). Baudelaire, Le Spleen de Paris (1869) ; Le Peintre de la vie moderne (1863-1869). Flaubert, L’Éducation sentimentale (1869). Taine, De l’intelligence (1870). Nietzsche, La Naissance de la tragédie (1871). Fromentin, Les Maîtres d’autrefois (1876). Taine, Philosophie de l'art (1881). Maupassant, Une vie (1883). Huysmans, À Rebours (1884). Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience (1889). W. James, Précis de psychologie (1892). W. James, Les Formes multiples de l’expérience religieuse (1902). Husserl, L’Idée de la phénoménologie (1907). Kandinsky, Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier (1911). Scheler, Nature et formes de la sympathie (1913). Scheler, L’Homme du ressentiment (1919). Bergson, L’Énergie spirituelle (1919). Proust, « Sur le style de Flaubert » (1920) ; À la recherche du temps perdu (1927). Woolf, Les Vagues (1931). Focillon, Vie des formes (1934). Sartre, La Nausée (1938). Camus, Noces (1938). Bachelard, Psychanalyse du feu (1938). Benjamin, Baudelaire [1940]. Wittgenstein, Recherches philosophiques (1953) ; Le Cahier bleu (1958).
Des extraits des journaux de Maine de Biran (1827), Joubert (1838) Berlioz (1870), Amiel (1882).
Rousseau, Confessions (1782) ; Les Rêveries du promeneur solitaire (1782). Hegel, Phénoménologie de l’esprit (1807). Musset, Lorenzaccio (1834). Stendhal, Souvenirs d’égotisme [1832] ; Vie de Henry Brulard [1836]. Musset, Les Nuits (1837). Stirner, L’Unique et sa propriété (1844). Charlotte Brontë, Jane Eyre, (1847). Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (1849) [« Récapitulation de ma vie »]. Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation (1819-1859) [extraits]. Dostoïevski, Les Carnets du sous sol (1864). Baudelaire, Fusées ([1855-1862] 1897) ; Mon cœur mis à nu ([1863-1867] 1887). Dickinson, Lettres et poèmes (publ. 1955). Rimbaud, Lettres du voyant (1871). Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques (1874). Nietzsche, Le Gai savoir (1882). Maupassant, Le Horla (1887). Stevenson, L’Étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde (1886). Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1885). Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience (1889). Ribot, La Psychologie des sentiments (1896). Thérèse de Lisieux, Histoire d’une âme (1898). Gide, L’Immoraliste (1902). Bergson L’Énergie spirituelle (1919). Proust, Le Côté de Guermantes (1920). Zweig, La Peur (1920). Pirandello, Six personnages en quête d’auteur (1921). Freud, Essais de psychanalyse (1915-1923). Svevo, La conscience de Zeno (1923). T. Mann, La Montagne magique (1924). Kafka, Le Procès (1925). Pirandello, Un, personne et cent mille (1926). Kafka, Amerika (1927). Freud, Malaise dans la civilisation (1929). Sartre, La transcendance de l’ego (1938). Leiris, L’Âge d’homme (1939). Sartre, L’Être et le Néant (1943) [La mauvaise foi] ; Huis clos (1944). Pessoa, Le Livre de l’intranquillité (1982).
Jarry, Ubu roi (1896). Freud, L’Interprétation des rêves (1900). Bergson, L’Évolution créatrice (1907). Marinetti, Manifeste du futurisme (1908). Apollinaire, Alcools (1913) ; L’Esprit nouveau et les poètes, (1917). Cendrars, « La Prose du Transsibérien » (1919) dans Du monde entier. Breton et Soupault, Les Champs magnétiques (1920). Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus (1922). Breton, Manifeste du surréalisme (1924). Woolf, Mrs Dalloway (1925). Éluard, Capitale de la douleur (1926). Dos Passos, Manhattan Transfer (1926). Michaux, Qui je fus (1927). Heidegger, Être et Temps (1927). Breton, Nadja (1928). Carnap, Le Dépassement de la métaphysique par l’analyse logique du langage (1932). Husserl, La Crise de l’humanité européenne et la philosophie (1935). Artaud, Le Théâtre et son double (1938). Césaire, Cahier du retour au pays natal (1947).
Ionesco, La Cantatrice chauve (1950). Yourcenar, Mémoires d’Hadrien (1951). Robbe-Grillet, Les Gommes (1953). Alquié, Philosophie du surréalisme (1955). Senghor, Éthiopiques (1956). Sarraute, L’Ère du soupçon (1956). Butor, La Modification (1957). Beckett, Fin de partie (1957). Queneau, Cent mille milliards de poèmes (1961). Ionesco, « Discours sur l’avant-garde », dans Notes et contre-notes (1962). Robbe-Grillet, Pour un Nouveau roman (1963). Deleuze, Logique du sens (1969). Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ? » (1969), dans Dits et écrits. Sarraute, Pour un oui ou pour un non (1982).
Kant, Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique (1784). Hegel, La Philosophie de l’histoire (1837). Proudhon, La Guerre et la Paix (1861). Engels, Le Rôle de la violence dans l’histoire (1887). Conrad, Au cœur des ténèbres (1899). Weber, Le Savant et le Politique (1919). Alain, Mars ou la guerre jugée (1921). Remarque, À l’Ouest, rien de nouveau (1929). Hemingway, L’Adieu aux armes (1929). Giono, Le Grand Troupeau (1931). Faulkner, Le Bruit et la Fureur (1931). Céline, Voyage au bout de la nuit (1932). Malraux, La Condition humaine (1933). Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935). Mitchell, Autant en emporte le vent (1936). Martin du Gard, Les Thibault (1922-1940) : L’Été 1914 (1936). Malraux, L’Espoir (1937). Romains, Verdun (1938). Éluard, « La Victoire de Guernica » (1938) dans Cours naturel. Nizan, La Conspiration (1938). S. Weil, L’Iliade ou le poème de la force (1940). McCullers, Le cœur est un chasseur solitaire (1940). Éluard, Poésie et Vérité (1942). Camus, La Peste (1947). Antelme, L’Espèce humaine (1947). Klemperer, LTI, La langue du Troisième Reich (1947). Sartre, Les Mains sales (1948). D. Lessing, Vaincue par la brousse (1950). Camus, L’Homme révolté (1951). D. Lessing, Les enfants de la violence (1952-1989). Pasternak, Docteur Jivago (1957). Arendt, Les Origines du totalitarisme (1961). Aron, Paix et guerre entre les nations (1962). Grossman, Vie et Destin (1962). Chalamov, Récits de la Kolyma (1966). Arendt, « Sur la violence » (1970), in Du mensonge à la violence. Gary, Chien blanc (1970). Tournier, Le Roi des Aulnes (1970).
N. Mandelstam, Contre tout espoir (1972). Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag (1973). Morante, La Storia (1974). Perec, W ou le souvenir d’enfance (1974). Levi, Le Système périodique (1975). Lefort, Un Homme en trop. Réflexions sur L’Archipel du Goulag (1976). Semprun, L’Écriture ou la vie (1996).
Valéry, « Le cimetière marin » (1920), dans Charmes. Ramuz, La Grande Peur dans la montagne (1926). Huxley, Le Meilleur des mondes (1932). Watsuji, Fûdo, le milieu humain (1935). Saint-Exupéry, Terre des hommes (1939). Ponge, Le Parti pris des choses (1942). Barjavel, Ravage (1943). Cassirer, Essai sur l’homme (1944). Adorno et Horkheimer, Dialectique de la raison (1944). Borges, Fictions (1944). Leopold, Almanach d’un comté des sables (1949). Orwell, 1984 (1949). Vercors, Les Animaux dénaturés (1952). Heidegger, La Question de la technique (1954), dans Essais et conférences. Lévi-Strauss, Tristes tropiques (1955). Arendt, Condition de l’homme moderne (1958). Simondon, Du mode d’existence des objets techniques (1958). Duras, Hiroshima mon amour (1960). Asimov, Les Robots (1967). Barjavel, La Nuit des temps (1968). Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1968). Levinas, Humanisme de l’autre homme (1972). Jonas, Le Principe Responsabilité (1979). Maldiney, Penser l’homme et la folie (1991). Koltès, Quai Ouest (1985). Bonnefoy, Les Planches courbes (1988). Murdoch, Le Chevalier vert (1993). Serres, Petite Poucette (2012).